La Tribune: Air France, ce rapport qui pense avoir la clé asyjet, Ryanair, Vueling... 5HOP!, Transavia).

Publié le par Briand Sylvia

La Tribune: Air France, ce rapport qui pense avoir la clé asyjet, Ryanair, Vueling... 5HOP!, Transavia).

Mis en place par la direction d'Air France, le groupe d'experts remet ce lundi à la compagnie ses recommandations pour redresser l'activité court et moyen-courrier du groupe. Hop occupe une place centrale.

Etape importante pour l'avenir de l'activité court et moyen-courrier du groupe Air France. Ce lundi, Lionel Guérin, PDG de la filiale régionale Hop, qui regroupe Régional, Britair et Airlinair, remet au PDG d'Air France, Frédéric Gagey, les recommandations du groupe d'experts qu'il a dirigé pour redresser l'activité court et moyen-courrier du groupe, débordée par les compagnies à bas coûts et le TGV. Composé de personnalités internes au groupe et d'experts indépendants, ce groupe a été mis en place par Frédéric Gagey, pour préparer des nouvelles mesures pour redresser cette partie du réseau. Air France-KLM annoncera fin juillet les orientations de son nouveau plan stratégique.

Activité aujourd'hui disparate.

Aujourd'hui l'activité du groupe est complètement disparate. Air France est en effet concentrée sur l'alimentation du hub de Roissy, La Navette à Orly et assure, au départ des bases de province de Marseille, Toulouse, et Nice, des vols vers d'autres villes françaises et européennes (et du Maghreb). Transavia exploite quant à elle, au départ d'Orly (et de quelques grands aéroports régionaux) des vols vers des destinations touristiques du pourtour méditerranéen et de plus en plus vers d'autres destinations européennes, tandis que Hop relie des villes régionales entre elles, mais aussi à des villes européennes, alimente le hub de Roissy d'Air France tout en assurant des vols entre Paris et Orly vers des villes françaises de taille moyenne.

Nouvelle répartition des rôles.

Selon plusieurs sources internes à Air France, le rapport préconise une nouvelle répartition des rôles entre les trois entités du groupe sur le court et moyen-courrier. "L'idée est de mettre le bon avion, la bonne marque, le bon produit au bon endroit", explique une source interne, qui a pu consulter le brouillon du rapport. Ainsi, les experts du groupe de travail ont-ils séparé les trois activités en fonction du type de clientèle : l'alimentation du hub de Roissy Charles de Gaulle ; le point-à-point pour la clientèle affaires et VFR (visit friends and relatives) ; et l'activité loisirs pure (dans laquelle peut aussi s'ajouter des VFR et des voyageurs d'affaires par opportunités). "Ce sont des tendances de chiffre d'affaires, explique un connaisseur du dossier, chaque type de clientèle se retrouve dans chaque avion, mais dans des proportions différentes". Pour les experts du groupe de travail, à chaque activité doit correspondre une marque.

La marque Air France réservée à l'alimentation du hub.

Ils proposent ainsi que l'alimentation du hub soit assurée sous la marque Air France avec des appareils de la famille Airbus A320 d'Air France, mais aussi des avions régionaux (moins de 100 places) de Hop aux couleurs d'Air France pour les plus petits flux de trafic. Disposant d'une flotte d'environ 110 appareils, cette entité doit offrir un produit en phase avec la montée en gamme d'Air France, qui doit se concentrer ainsi sur le long-courrier. Ailleurs sur le point-à-point court et le moyen-courrier, la marque Air France doit disparaître pour les auteurs du rapport.

Le point-à-point d'Air France et de Hop sous la bannière Hop.

Sur les lignes majoritairement composée d'hommes d'affaires et de personnes se rendant chez des membres de leur famille, des amis ou dans leur résidence secondaire (VFR), le rapport propose de regrouper sous la marque HOP les actuelles activités point-à-point d'Air France et de Hop. Le programme de vols, le revenue management, le marketing, le commercial,... serait ainsi commun. La Navette à Orly devrait donc en faire partie. Pour les experts, la flotte de cette entité s'élèverait à environ 120 avions.

Développement de Transavia en relation avec Transavia Hollande.

Enfin pour la clientèle loisirs pure, très sensible au prix, le groupe d'experts propose de développer Transavia en étroite relation avec Transavia Hollande. Les deux compagnies disposent en effet de la même marque commerciale : Transavia.com. Outre Orly et Amsterdam, les "deux Transavia" devraient être en mesure d'ouvrir des bases ailleurs en France et en Europe, conformément aux souhaits d'Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France-KLM, d'en faire une low-cost paneuropéenne. Comptant aujourd'hui une cinquantaine d'avions (30 pour la partie hollandaise, 16 pour la partie française en programme de base), les "deux Transavia" devraient disposer de 60 à 100 avions pour assurer leur mission, explique une source. Pour autant, c'est le bas de la fourchette qui semble retenir les faveurs du groupe de travail, avec notamment un développement de Transavia France plutôt limité. Selon plusieurs sources, le rapport préconiserait en effet que Transavia France soit seulement armée d'une quinzaine d'appareils supplémentaires (soit une trentaine d'avions par rapport à aujourd'hui).

Réduire les coûts.

Par ailleurs, ce redécoupage s'accompagne de recommandations de baisses de coûts et d'amélioration de productivité pour toutes les catégories de personnel, de l'escale au cockpit. Mais de pas de manière uniforme comme les "-20% d'amélioration de l'efficacité économique pour tous", du plan Transform 2015. Que fera Air France de ces recommandations ? Selon plusieurs sources, ce rapport a fait l'objet de tensions entre le groupe d'experts et la direction d'Air France, en particulier sur le rôle joué par Transavia. Beaucoup à Air France estiment en effet qu'elle doit avoir plus de poids dans le court et moyen-courrier du groupe. En revanche, le syndicat national des pilotes de ligne, le SNPL, devrait être favorable à la stratégie préconisée dans ce rapport. Il y a plusieurs mois, c'est lui qui avait demandé la création d'un groupe de travail paritaire avec la direction pour définir un autre projet que "le tout Transavia" sur le court et le moyen-courrier.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article